Comment aider un proche bipolaire au quotidien ?

Vous avez peut-être un proche qui vous a confié souffrir de troubles bipolaires (ou "psychose maniaco-dépressive") ou vous suspectez quelqu'un de votre entourage d'être sujet à une pathologie psychiatrique que vous cherchez à identifier. Notre article va vous aider à identifier et à poser les bons gestes d'assistance pour un proche bipolaire, notamment en l'orientant vers les conseils à distance d'un psychologue.

La thérapie à distance

Elle consiste à assister le malade par téléphone ou internet, via des plateformes comme Skype, FaceTime ou Zoom, ceci de la même manière qu'une thérapie présentielle. C'est la solution idéale vers laquelle vous devez orienter quelqu'un qui souffre de trouble bipolaire. L'adoption de la psychologie à distance permet de limiter les déplacements qui pourraient irriter davantage le patient et de rendre plus discret le suivi. Il convient par contre de s'assurer que le thérapeute auquel on s'adresse est compétent pour les cas de bipolarité.

Comment reconnaît-on une personne bipolaire ?

Les réactions d'une personne bipolaire sont totalement disproportionnées et ça se voit aisément qu'il ou elle "n'est pas dans son état normal". Le jugement est altéré, mais la réalité reste perçue. Dès que le diagnostic est posé, l'étape suivante sera de connaître comment traiter le malade en toute flexibilité et comment lui venir en aide au quotidien.

Redéfinir une nouvelle base dans votre relation avec lui

La principale leçon ici est de ne pas réagir avec violence en présence du malade. Parlez avec sérénité de la maladie et établissez "un contrat thérapeutique" avec un psychiatre afin d'avoir une idée de l'attitude adéquate à adopter avec le patient pendant la crise. En dehors des symptômes que vous aurez appris à repérer et de votre attitude patiente, il vous faut respecter la personnalité, les opinions, les variations d'humeur. N'invoquez pas, au moindre différend, ses sauts d'humeur pour avoir raison. Veillez aussi à ne pas le tyranniser pour la prise des médicaments.

Phases dépressives

À ce stade, vous pouvez encore communiquer avec lui, l'aider à analyser la situation, le divertir, lui conseiller une prise de rendez-vous pour une thérapie à distance avec un psychologue. Cependant, lors de phases plus délicates de la maladie, le raisonnement logique devient totalement inefficace. Il vous incombera d'assurer la gestion administrative quotidienne (factures à payer, opérations bancaires...).

Si le malade a des tendances suicidaires, vous devez le surveiller continuellement, mais en toute discrétion. Si vous avez de la peine à le canaliser, il faudra alors procéder à une hospitalisation sur discussion avec son médecin.

Comment se comporter face aux phases hypomaniaques ou maniaques ?

À ce stade, il faut cesser de vouloir raisonner le malade et stopper toute attitude réactive ainsi que les propos blessants. Quelques fois, le mieux est de s'éloigner (tout en gardant un œil sur ses agissements), car l'indifférence peut accroître les tentatives de déstabilisation de la part du malade qui cherche à vous faire craquer. La présence de personnes moins proches affectivement pourra modérer ses agissements et le convaincre d'opter pour une consultation médicale ou la prise de médicaments.

Toutefois, durant les phases maniaques importantes, pendant lesquelles des comportements peuvent porter gravement atteinte à l'ordre public, il faut imposer l'hospitalisation. Par contre, il est très important que, pendant les intervalles libres, où vous remarquez que son jugement est de nouveau normal, vous évitiez de le considérer comme fragile ou de lui reprocher en permanence les tourments qu'il vous a fait subir. Il est illusoire de vouloir après coup lui demander justification de ce qu'il a fait, car lui-même ne peut l'expliquer même s'il s'en souvient.