L’arrivée de l’espace numérique de santé dès janvier 2022

La création de l’espace numérique de santé (ENS) a été adoptée le 22 mars 2020 par l’Assemblée nationale lors de l’examen du projet de loi relatif à l’organisation et à la transformation du système de santé. Cet espace numérique de santé a été entériné avec la stratégie de transformation du système de santé « ma santé 2022 ». L’arrivée de l’espace numérique de santé est prévue pour le premier janvier 2022. L’ENS permettra de réunir sur une seule et même plateforme les services préexistants.

Il ne faut pas confondre l’ENS avec le dossier médical partagé. L’ENS est bien plus vaste puisqu’il contient le dossier médical, mais également toutes les données de santé et documents administratifs. Cet espace contiendra aussi un agenda numérique. Enfin, il permettra à son utilisateur de consulter ses remboursements et échanger en sécurité avec les professionnels de santé. 

L’ENS peut donc s’avérer central pour les utilisateurs notamment en terme de démocratie sanitaire. Selon la LOI n° 2002-303 du 4 mars 2002 relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé « la démocratie sanitaire affirme que chaque usager peut être à la fois acteur de la prise en charge de sa propre santé et acteur des décisions de santé publique.» La démocratie sanitaire a pour objec­tif de faire par­ti­ci­per les patients aux côtés d’autres opérateurs à l’amé­lio­ra­tion de la qualité du système de santé. L’idée est de lui donner un droit à l’information et d’expression pour renforcer sa place dans le système de santé. L’ENS permettrait de mettre le citoyen au cœur de l’accès au soin, comme il l’était prévu dans la stratégie nationale e-santé. 

Ces innovations sont nécessaires pour paliers aux difficultés actuelles concernant la coordination des soins et l’inégale répartition des professionnels de santé en France. L’accès aux données de santé plus rapide et simplifié est aussi bénéfique pour le patient que pour le professionnel de santé. L’ENS permettra au patient de gérer au mieux son parcours de santé et au médecin d’accéder aux antécédents médicaux et para-médicaux du patient pour une meilleure prise en charge. 

Cet espace contiendra des données de santé c’est pourquoi les outils numériques interopérables avec l’ENS devront être dotés d’un niveau de sécurité élevé.

Cette plateforme sera également un moyen de mettre en place des campagnes de prévention contre les conduites addictives et répondre aux éventuelles questions des patients.

Les attentes du gouvernement quant à la mise en œuvre de l’ENS reposent sur une réduction des dépenses de santé. D’une part, les patients se rendraient moins souvent chez les professionnels de santé et d’autre part les prescriptions excessives pourront être diminuées. 

Pour accéder à cet espace cela suppose d’avoir une connexion à internet et une certaine maîtrise des technologies informatiques. Ce n’est pas encore le cas dans une France connaissant un vieillissement de sa population et une grande inégalité dans l’accès à internet.